LANSDALE José R. / Texas Trip
Texas Trip.
Joe R. LANSDALE.
Note :3,5.
Triptyque Trip et tripes.
Recueil de 10 nouvelles datant de 1989 d'un écrivain texan prolifique et qui semble alterner les genres, passant du fantastique au policier. Résultat, sur les conseils d'une amie, je pensais lire un roman policier, et je parcours des nouvelles fantastiques dont certaines sont quasiment "gore".
La première nouvelle s'intitule "La nuit des poissons" et je me rends compte que l'on est le 1er avril, mais le ton n'est pas à la blague, bien au contraire.
"La chasse aux canards" est l'initiation d'un jeune garçon à la chasse, le titre qui m'aurait réellement convenu serait "La chasse aux connards".
Dans "Par la main de Dieu", un faux pasteur revit une nuit d'Halloween, sa soeur handicapée a été assassinée cette nuit là quelque années plus tôt, sommes-nous partis pour un retour sur le passé?
A part la taille et le poids, qu'est ce qui peut relier un homme obèse et un éléphant de cirque mourant?
Des titres ordinaires comme "L'éducation sentimentale" qui devrait plutôt s'appeler "partouze" entre deux cloches et deux camées au cours d'une nuit ordinaire à Galveston.
Une autre nouvelle s'intitule "Le soir qu'on a raté le film d'horreur", ce ne fut pas une grande perte, la nuit fut pire qu'un film!
Une merveille à mon goût, "Les trains qu'on n'a pas pris", qui me fait penser à cette très belle chanson de Georges Brassens sur des paroles d'Antoine Pol :
-A la compagne de voyage
Dont les yeux, charmant paysage
Font paraître plus court le chemin".
Un homme, qui voyage avec sa femme alcoolique, descend d'un train, dans un village inconnu, pour une jeune fille blonde très belle. Est-elle mariée, fiancée, peu importe, il se sent renaître.
Quand le titre d'une nouvelle est " Gare aux bonnes soeurs en petites culottes an fin fond du désert", on peut s'attendre au pire, mais même le pire est en dessous de la vérité.
Une belle brochette de paumés bêtes et méchants. Des dingues de toutes tailles et de tous calibres. Des crimes, du sang et du sperme, un peu de poésie :
- Entre-temps, les feux arrières de l'Impala s'éloignaient rapidement, comme des hémorroïdes enflammées dans l'obscurité d'un trou de balle.
Ou alors :
-Un type obèse se tenait au centre du rond de lumière, comme une mouche boursouflée sur une tranche de citron.
Une des qualités de ce livre, c'est qu'il se laisse lire, même pour moi qui ne suis pas adepte du genre, car l'écriture est très correcte. Un de ses défauts est que c'est franchement atroce par moment. Pour un public connaisseur sûrement un bon livre.
Je vais lire un de ses romans policiers, par curiosité et pour me faire une idée plus précise de cet auteur.
Extraits :
- Dieu n'en attend pas plus des attardés ; cela devrait suffire pour l'empêcher de brûler en enfer.
- Puis-je sentir l'odeur de ma propre chair qui grille...
- Je suis la mécanique, et lui mon huile de moteur, ce qui fait que je peux fonctionner.
- Il reléguait Bruce Lee et ses nounchakoos au rang de curiosité pittoresque dans un carnaval de troisième zone.
- L'un dans l'autre, ce fut une soirée étrange à Galveston dans le Texas. De nombreux chiens hurlèrent à la mort.
- Il fut un temps où son visage n'était qu'espoir, promesses et rires, mais la contempler lui était maintenant douloureux.
- Dans un roman de gare, elle aurait été qualifiée d'apparition.
- Steve Mc Queen, c'est lui qu'il aurait fallu pour tuer les zombies et s'occuper de la gamine. C'était le type qui collait.
- A Law Town les gens étaient toujours contents quand on ramenait un criminel. Les exécutions publiques étaient très populaires ; c'étaient des spectacles variés qui faisaient régulièrement rentrer de l'argent dans les caisses.
Éditions : L'incertain
Titre original: By Bizzare Hands.
Traduit de l'américain par Nicolas Richard.