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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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27 mars 2007

CORFDIR Michèle / Vent contraire à Loguivy de la mer

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Vent contraire à Loguivy de la mer.
Michèle CORFDIR.
Note : 4 / 5.
Coques Connections.
Second roman de cette auteur d'origine suisse que je lis. Après Bréhat, Loguivy de la Mer.
Retour aux sources pour moi, évidemment l'exotisme n'est pas au rendez-vous, mais j'adore.
Ewan, marin au long court, regagne Loguivy de la mer. Il part avec son épouse Justine dans l'île de Madec pour un week-end en amoureux. Là, où cela devrait être un havre de paix, ils sont agressés, lui est blessé, Justine est tuée, mais le cadavre disparaît en mer.
Ewan, un instant soupçonné, reprend son métier de marin pêcheur. Mais il découvre des courriers de son épouse à des organismes de protection de la nature, chose qu'il ignorait. Il apprend également qu'elle travaillait sur du braconnage de produits de la mer à grande échelle auquel se livrait la société qui l'employait. Ewan s'en rend compte avec stupéfaction, mais ses absences prolongées expliquent cela et peut-être aussi la mort de Justine. Lui aussi entreprend de remonter la filière, il se renseigne sur ces différents trafics, de l'ormeau à la coquille Saint-Jacques, qui crée un marché parallèle, exploité par des industriels peu regardants sur la provenance des produits qu'ils achètent. Et dans ses filets, c'est un beau panier de crabes qu'il remonte, c'est la pêche miraculeuse. L'entreprise où son épouse travaillait a fermé ses portes, stoppant une partie de l'action de la justice. Mais ses actionnaires principaux, la famille Travalera, préparent un coup gigantesque, l'installation dans l'embouchure du Trieux d'un élevage de saumons industriel qui polluera les environs. Ewan pense qu'il tient là, la raison de l'agression contre son épouse et lui même. Commence alors un bras de fer, entre un marin têtu, une population petit à petit acquise à sa cause, des organisations écologiques, et une bande de malfrats, sans scrupules, soutenue par des banquiers ne voyant que le côté des profits générés par l'affaire.
Ewan Riwoal, inconsolable, mais impulsif et entêté, défend un certain mode de vie, la pêche côtière, avec son lot de durs combats contre la mer. Mais il n'est pas réellement armé pour combattre des voyous de haut vol, ni pour discuter avec des organisations structurées. Il ne doute pas de la sincérité de Justine, mais il a parfois l'impression de ne pas la connaître, et les photos qu'il reçoit n'arrangent pas son côté fonceur, mettant en péril sa famille, sa soeur aînée étant menacée de kidnapping. Ses casiers à homards sont sabotés, la résignation s'empare parfois de lui, mais il repart aux combats.
U
n petit mot sur Jos Keraudren, vieux pêcheur, plein de sagesse, pur produit et prototype de ces hommes qui hantent les quais des petits ports bretons de mon enfance.
On sent chez l'auteur une très grande connaissance des moeurs des marins de environs qui se retrouve dans beaucoup de ses réflexions. Mais aussi on sent un très grand respect pour ses hommes taciturnes, bourrus dont la pudeur passe souvent pour de la sauvagerie.
Une intrigue originale avec de nombreux rebondissements, certains sont prévisibles. Mais comme le ciel breton, l'espoir et le désespoir va d'un camp à l'autre au grè des vents et des courants marins.
Extraits :
- Une maison vide vous fait mesurer le poids de votre isolement....Un bateau jamais.
- Etait-il possible que le drame ait été annoncé, précédé de signes avant-coureurs que nul n'avait su interpréter?
- Je suis allée aux Marquises à cause...à cause de Jacques Brel.
- Mais, chez nous, un marin ne se noie pas, il se pend.
- Quand un ancien vient faire un tour en mer, on lui confie toujours la barre, c'est une politesse.
- Jos scrutait l'eau en aboyant à Ronan des ordres brefs, moitié en breton, moitié en français.
- "Les bruits courent vite, surtout dans un patelin comme Loguivy".
-
Là, elle venait de marquer un mauvais point. Le terme de patelin augmenta encore ma rogne!
- Labourer la mer, n'importe quel imbécile peut faire ça! Il suffit d'avoir un moteur assez puissant pour tirer la drague.
- Non! Il n'y a que des gens comme nous pour aimer un endroit pareil.
Éditions : Alain Bargain.
Autre chronique de cet auteur :
Chasse à corps à Bréhat.

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Commentaires
E
Désolé Choupynette, je ne recommencerai plus, si j'étais moins vieux, je me mettrais à genoux pour implorer ta clémence. Mais j'irai quand même, ayant fait la paix avec ma conscience, manger à Loguivy!<br /> Bisous.<br /> Yvon
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G
Ce polar me tente bien, et je ne connais pas l'auteur. Ni l'éditeur d'ailleurs ! Ce n'est peu être pas facile à trouver ?
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C
je n'ai pas encore mangé et tu me parles de restaurant... tentateur!! :-) bises
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E
Bonsoir Choupynette<br /> L'air de Bretagne, dans certains polars n'est pas si bon que cela. Mais à Loguivy, il y a un très bon restaurant, j'en rêve d'avance, mais c'est pour bientôt.<br /> Bisous<br /> Yvon
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C
Un petit air de Bretagne... ça ne peut faire que du bien! bisous
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