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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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24 mars 2007

COLLINS Michael / Les âmes perdues

 

Les âmes perdues.
Michael COLLINS.

Note : 4,5 / 5.
Le rêve américain ?
Écrivain irlandais vivant aux Etats-Unis, le moins que l'on puisse en dire, c'est que ses oeuvres en dénoncent les tares, plus qu'il n'encense son pays d'adoption.
Je me demande pourquoi ce livre est depuis si longtemps dans ma bibliothèque, alors que j'ai bien aimé le reste de ses romans, en particulier "Les Profanateurs".
Un village américain, qui comme beaucoup d'autres, est sur le déclin, c'est la nuit d'Halloween. Presque tout le monde est dehors et souvent pris de boisson pour les adultes.
Lawrence est appelé au téléphone, une petite fille de trois ans a disparu, on retrouvera son cadavre au matin, elle a été victime d'un chauffard.
Après une très rapide enquête, il semblerait que le coupable soit Kyle Johnston, vedette de l'équipe de football américain du village, qui joue un match important bientôt et il n'est pas question de se priver de ce joueur, même s'il a tué une enfant. Les autorités ferment les yeux, l'équipe continue sa route. Mais des faits nouveaux apparaissent, deux voitures et non une seule étaient présentes sur les lieux du crime, pourquoi Kyle rencontre-t-il la mère de l'enfant morte ?. Qui peut en vouloir autant à Lawrence pour tuer son chien et mettre le feu à sa cabane alors qu'il dormait à l'intérieur. Qui a intérêt à tuer sauvagement Cheryl, l'ancienne petite amie de Kyle? Le temps semble être à l'apaisement, la finale est toute proche, mais non, les règlements de compte ne sont pas terminés, d'autres personnes mourront. Pourquoi et pour qui?
Lawrence est divorcé et le vit mal, en période de complète déprime, il a menacé son ex-femme avec un revolver, non chargé, le maire lui a évité la prison, maintenant il se sent otage du pouvoir politique en place, surtout qu'il pourrait devenir le nouveau commissaire. Lois, sa collègue de travail, avec qui il a des relations épisodiques, voudrait bien vivre avec lui, mais il lui faudrait avant toute chose chasser ses propres démons.
Pour Kyle, la vie n'est pas facile, entre une mère bigote, et un père qui reporte sur lui ses frustrations sportives et qui n'hésite pas à cogner. Sa petite amie, Cheryl, a avorté sans lui demander son avis, ce qui moralement au vu de son éducation religieuse lui pose un cas de conscience. Le maire et le commissaire représentent le pouvoir et les combines et autres bassesses du monde politique, quant il est trop proche de celui des affaires.
La corruption et les arrangements avec la loi dans une ville du Middle-West américain ou les magouilles et les autorités locales font bon ménage. Une très bonne intrigue mêlant roman policier et constat social. Une écriture toujours précise et agréable pour une vision d'une Amérique bigote et sous-développée culturellement et en ruine économiquement. Et qui n'a plus, signe des temps, comme espoir et comme rêve que son équipe de football. Un constat amer d'un genre de vie qui se meure, tué pour le profit d'une minorité.
Extraits :
- Ils avaient hérité de leur ferme comme on hérite du gène du cancer.
- Ce n'était pas le sportif standard. On lui avait imposé sa notoriété et ça ne lui était pas monter à la tête.
- J'avais lu quelque part : deux personnes ne peuvent garder un secret que si l'une d'elles est morte.
- L'adolescence des filles est un sport sanglant, autant que le foot et le basket.
- L'Amérique industrieuse accroupie, impressionnante triste et en ruine. Tant de choses que nous utilisions chaque jour avaient été crées là, autrefois.
- C'était quelque chose d'inhérent à sa personne- à l'animal politique.
- "C'est une partie de poker. Nous avons un avantage".
- La ville refusait tout, se sentant en état de siège à cause des médias et de la police.
- Comme je vous l'ai dit les morts ne font pas de bons témoins.
Éditions : Christian Bourgeois (2004). Points.
Titre original: Losts souls. (2003).
Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jean Guiloineau.

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