BRODERICK John / Le pèlerinage.

Le pèlerinage

John BRODERICK

Note :3,5

Lourdes, et ses conséquences!

J'aime beaucoup John Broderick, écrivain contestataire d'une Irlande puritaine et rétrograde. Ce livre date de 1961 et la censure comme l'église avait des pouvoirs qui maintenant paraissent exorbitants.

Nous retrouvons la trame de plusieurs romans de Broderick, le mari, la femme et ses amants, plus les ingrédients secondaires, l'église, la petite bourgeoisie. Ne pas oublier, l'Irlande omniprésente avec ses bassesses et sa religiosité. Julia étouffe dans le carcan provincial, entre un mari malade, et de brèves étreintes avec Jim. Mais des lettres anonymes viennent compromettre le fragile équilibre de sa vie, qui en est l'expéditeur?

Entre les préparatifs d'un voyage à Lourdes avec la paroisse et ces lettres très précises dont Julia cherche l'auteur, le temps est bien occupé, surtout qu'elle apprend les fiançailles de son amant avec la fille d'un sénateur. Elle est maintenant persuadée que seule une personne habitant la maison peut être au courant de sa liaison avec le neveu de son mari.

Alors, elle se lance dans une lutte stérile contre Stéphane, qu'elle essayera d'humilier, en s'immisçant dans sa vie privée pour cacher ses propres faiblesses.

Le suicide dans cette petite ville d'un jeune homme, ami de Stéphane, amène la police a enquêter auprès du serviteur de la famille

Et son mari, soudain enthousiaste et plein d'espoirs de guérissons, reprend goût à la vie et tous préparent le pèlerinage à grand renfort de neuvaines.

Julia est plus jeune que son mari, qu'elle a épousé pour sa situation, mais avec lequel elle ne partage plus rien. Elle est la maîtresse de Jim, le neveu de celui-ci, qui la traite comme un objet et une courtisane. Il ne peut se débarrasser d'un sentiment de culpabilité, vis à vis de son oncle, Michael, vieil homosexuel, malade.

Stéphane, l'homme à tout faire de la maison, est-il réellement ce personnage effacé qu'il semble être?

Une écriture brillante, mais qui semble s'assagir et perdre de sa véhémence.

Dans ses autres romans, en particulier, "Le parfum de l'argent", Broderik était plus virulent contre l'église et la bourgeoisie irlandaise.

Extraits :

- Mais il est préférable de louer longtemps à l'avance. Évidement pour vous on trouverait toujours de la place.

- Dublin est trop petit et, un jour, quelqu'un les verrait ensemble.

- Il s'efforçait toujours de réformer sa nature, et ses rares tentatives amoureuses devinrent de plus en plus violentes et sadiques.

- Et je pourrai me remettre à marcher. Ce sont des choses qui arrivent tous le jours à Lourdes, n'est-ce pas?

- Je suis sûr que cette fille lui rapporte plusieurs milliers de livres.

- Elle avait grandi comme tous les Irlandais dans un décor funèbre.

Éditions : Le livre de poche.

Titre original:The Pilgrimage

Autres chroniques de cet auteur :

Le parfum de l'argent.

Les fugitifs.

Comments

[Eireann yvon]

Bonjour
Je me rappelle que nous en avions discuté sur un site que nous fréquentions tous les deux à l'époque.
Yvon

[cuné]

Oui, c'est vrai que je l'ai lu moi aussi celui-ci (quelle mémoire tu as, meilleure que la mienne !!)et qu'il me manquait un peu de connaissances sur le milieu de l'époque pour vraiment pouvoir apprécier...