LOY Rosetta / Ay Paloma
Ay,Paloma.
Rosetta LOY.
Note : 3 / 5.
Adieu à l'enfance.
Très court ouvrage (73 pages) de cette italienne dont j'ai lu précédemment "Un chocolat chez Hanselman", pour laquelle j'ai toujours cette impression très mitigée. C'est agréable, mais sans plus.
L'histoire que nous raconte une fillette de douze ans, se passe dans le Val d'Aost, en août 1943. Le destin de l'Italie se joue en cette période trouble. Le fascisme et Mussolini vivent leurs derniers jours.
Au "grand Hôtel Brusson" où quelques familles bourgeoises se sont réfugiées en attendant des jours meilleurs, le monde semble suivre son cours.
De relations amoureuses, proches du détournement de mineurs, en flirts entre adolescents, les jours s'écoulent entre l'ennui et la faim, entrecoupés de visites de contrebandiers venant de Suisse vendre leurs marchandises. L'armistice est signée, chacun part vers son destin! La narratrice, qui observe les choses et les gens, parfois avec un regard d'enfant, mais souvent avec un pressentiment que les choses vont changer, l'enfance s'éloigne, une autre vie commence. La joyeuse bande d'adolescents qui l'entoure a les jeux de leur âge, tennis et papotages en tous genres? Et aussi les premiers émois amoureux. Les adultes se partagent en clan, les pro-Mussolini et les antis, et se disputent dans de vaines querelles de clocher, pour savoir qui de Milan ou de Turin a été le plus bombardé. Bref un monde futile qui attend un peu lâchement la suite des événements, et qui choisira le camp des vainqueurs.
Nous retrouvons une partie des mêmes ingrédients que dans "Un chocolat chez Hanselman", des familles réfugiées dans la montagne en espérant la fin de la guerre. Mais dans ce livre qui est agréable, tout passe par les yeux de cette enfant. Ce n'est quand même pas le chef d'oeuvre annoncé sur la quatrième de couverture.
Le titre vient de la célèbre chanson "Ay Paloma"
Extraits :
- Sa chaire semble pétrie de beurre tant elle est claire et lisse, à peine plus colorée que ses joues.
- Mais il n'était pas là mon malheur. Le malheur s'appelait Augusto. Et le malheur a fondu sur moi comme un vautour.
- Mais sa mère morte en le mettant au monde lui a laissé en cadeau une vitalité impétueuse et têtue. Le besoin de se faire aimer, toujours et partout.
- Certains les appellent les patriotes, d'autres les partisans.
- Grossières comme nous, c'était mieux que fasciste comme elle.
Éditions : Rivages (2002).
Titre original:Ahi,Paloma .
Autre chronique de cet auteur :
Un chocolat chez Hanselman.