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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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12 février 2007

JENNINGS Kate / Hasard des maux

Hasard des maux.

Kate JENNINGS

Note : 4

Le prix de l'argent.

Hasard que ce livre soit le dernier de la rangée et que la couverture sépia ait attiré mon regard.

Un mot sur l'auteur, née en Australie elle vit à New-York depuis trente ans.

Elle a obtenu plusieurs distinctions littéraires aussi bien dans son pays natal qu'aux États-Unis.

Ce livre commence de la manière suivante :

-Comment voulez-vous que je vous l'écrive? Vraiment atroce, tout ça.

Cath, ancienne gauchiste féministe, suite à des problèmes de santé de son mari et à de gros besoins financiers pour les traitements, accepte un travail dans une banque d'affaires à Wall Street. Elle est chargée de rédiger les discours des directeurs et autres personnages importants de la société.

La vie est difficile pour Cath, se frayer un chemin dans un monde professionnel qui est si loin de ses valeurs morales. Elle doit en apprendre les codes et le langage, et les rites. Les castes et la hiérarchie également dans un milieu où l'honnêteté et le mérite sont des notions dépassées par le profit. Hanny et ses autres supérieurs sont obnubilés par la rentabilité, tout en acceptant des pertes énormes sur les marchés boursiers.

Sa vie de famille n'est pas non plus de tout repos, son mari Bailey, de vingt cinq ans plus âgé qu'elle, est atteint de la maladie d'Alzeimer.

Après bien des difficultés, celui-ci accepte d'aller dans une maison spécialisée. Mais la maladie progresse et Bailey devient par moments "ingérable", et les assurances commencent à poser certaines conditions!

Cath, personnage attachant, rescapée des années hippies, supporte vaille que vaille la banque et son mari souffrant, celui-ci, Bailey, devient de plus en plus dépendant.

Mike, son collègue de travail, mais aussi un peu hiérarchiquement son supérieur, s'est pris d'amitié pour elle et la chaperonne dès que possible.

Hanny représente toute la clique des petits-chefs prétentieux, limite racistes et sexistes, êtres vite gonflés d'importances et de certitudes.

De nombreuses citations littéraires émaillent cet ouvrage, des auteurs connus : Walt Whitman, Henry Green, Frank O'Hara, et d'autres auteurs américaines un peu moins connues : Charlotte Mew, Dame Ivy Compton-Burnett, Sylvia Townsend-Warner, Muriel Spark ou l'irlandaise Molly Keane.

Une plongée dans le domaine de la haute finance, mais un langage clair pour en parler. Kate Jennings réussit à me rendre un peu moins abstrait le monde des marchés mondiaux.

Un bon roman, pas larmoyant du tout, une lecture agréable malgré la complexité des finances internationales et la dureté de la vie de Cath.

Extraits :

- Connaissez-vous la chanson irlandaise dont le refrain donne à peu près ceci "Les filles, quand vous êtes jeunes

N'épousez jamais un vieillard"

- En travaillant ici, vous deviendrez conservatrice. Attendez de voir. Ici tout le monde devient conservateur.

- Hanny et Bart me faisaient l'effet de deux préfets d'études sadiques dans une école privée anglaise.

- Le dédain s'épanouit en moi comme des algues au fond d'un étang.

- Ivy, Henry, Sylvia, Molly, Muriel : ils supposaient chez le lecteur une certaine intelligence- tant émotionnelle intellectuelle. (J'ai lu plusieurs ouvrages de Molly Keane, donc je suis supposé être intelligent, mais pas assez car je ne les ai pas particulièrement appréciés).

- Cherche un banquier qui sache écrire. Et qui ait aussi de l'esprit. Là ça limite le champ.

- D'aucun pourrait l'appeler un fulminateur.

- Les coursiers en bourses sont des asticots sur la viande du capitalisme.

- Dans la meilleure tradition de Wall Street, ils se tiraient eux-mêmes d'affaire. Au diable le dédale moral.

Éditions : "Des 2 terres"

Titre original : Moral Hazard (Australie)

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