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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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4 novembre 2006

ELLROY James / un tueur sur la route

Un tueur sur la route.
James ELLROY.
Note : 5/ 5.
Une route pavée de mauvaises intentions.
Retour sur James Ellroy après de longs moments d’oubli. Au moins, une relecture de ses livres de jeunesse. Je pense que pour un lecteur un peu averti, la prose du dit Ellroy s’est fortement dégradée dans ses dernières oeuvres.
"The sextueur" raconte, du fond de sa cellule dont il sait qu’il ne sortira pas, sa route macabre. Les autorités l’accusent de quatre meurtres, mais pensent que le chiffre le plus vraisemblable est de plus de trente. La série de meurtres s’échelonne sur dix ans, entre 1974 et 1984. Martin Michael Plunkett ne se confesse pas, il narre sa vie ; de l’enfance où, après avoir un peu aidé sa mère à mourir, et fasciné par le méchant d’une bande dessinée "Super Saigneur", il se déconnecte de la vie courante. Après un séjour en prison, pour vol, un retour à la vie civile, il commence sa triste cavale de tueur. Passant d’états en états, travaillant parfois, volant l’argent de ses victimes, il revend leurs cartes de crédits, ne s’en servant jamais lui-même. Passant par hasard dans le Wisconsin, il tue un homme, mais est accusé du meurtre et du viol de deux adolescentes. Emprisonné, il rencontre le sergent Ross Anderson, tueur et violeur de ces deux jeunes filles. Après une fouille détaillée de la voiture de Plunkett, ce policier lui dit qu’il sait la vérité, et lui fait découvrir son homosexualité latente. Il le laisse partir, mais garde des preuves contre lui, et déclare : "Lis les nouvelles, on va parler de moi ". Puis par une suite d’articles de journaux et de rapports de police, nous suivons leurs cheminements meurtriers. Ils se retrouveront et deviendront réellement amants, mais leurs folles équipées prendront fin à quelques jours d’intervalles. La morale ne sera même pas au rendez-vous, à la fin du livre !
Peu de personnages de premier plan, Plunkett, Anderson et Thomas Dussenberry, le policier, qui apparaît d’ailleurs très tard dans l’histoire. Les victimes passent et trépassent, sans l’espèce de boulimie de personnages secondaires, qui ne clarifient pas toujours la lecture et la compréhension, que l’on trouve dans certaines œuvres d’Ellroy.
Un roman classique : un sérial killer, un système judiciaire mal adapté et, enfin un policier à sa poursuite. Une construction en trois parties : une première partie, l’enfance et l’adolescence, qui peut paraître longue (115 pages), mais nécessaire ; ensuite les crimes et la route dans la seconde partie du livre, que nous suivrons surtout grâce à la presse et à la police. Sa rencontre avec Ross Anderson et le cataclysme moral qu’elle déclenche. Puis se produit la chute fatale, la capture de Ross, un dernier carnage et la rédition.
Mais l’écriture d’Ellroy est sobre, voire glaciale, comme Plunkett.
Le plus facile à lire (de ceux que je connais) tout en étant un des plus accomplis.
Extraits :
-On ne peut pas faire saigner une pierre même en l’écrasant.
-En l’espace de dix secondes, la femme qui m’avait porté passa du statut d’énigme vivante à celui d’ennemie majeur.
-Los Angeles m’avait fait, m’avait possédé et m’avait chassé.
-A moi d’être étonné à mon tour ; je commençais à apprécier la femme.
-Le cuisinier Martin Plunkett, 27 ans déclaré : " Bobby était un auto-stoppeur invétéré, et ça, c’est dangereux.
-S’il t’a fait pleurer par sympathie, alors ta volonté n’est plus ce qu’elle était.
S’il t’a fait pleurer sur toi-même, tu es fini.
-Quand on est "en série", on cherche toujours le prochain. Amant ou victime on cherche.
-Où es-tu Saigneur ?
-J’ai usé de lui, et j’userai de vous, et au bout du compte je l’emporterai.
Titre original : Silent Terror.
Editions Rivages.
Autre chronique de cet auteur :
-Destination morgue

 

 

 

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Commentaires
E
Bonjour,<br /> Je signale que je donne à ce roman la note maximum de 5 sur 5, donc je pense l'avoir aimé!<br /> Que ce roman mérite d'être défendu, je suis d'accord avec vous, je le défends donc, après l'avoir relu.<br /> Un dernier mot, une formule de politesse ne gâche rien, chose que vous semblez ignorer.<br /> Au revoir.<br /> Yvon<br /> PS. Quand je n'aime pas Ellroy, je le dis. Voir ma chronique pour « Destination Morgue ».
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G
Cet article sert à quoi à par gacher le plaisir du lecteur potentiel?<br /> <br /> une critique constructive, svp.<br /> <br /> ce roman le mérite largement.
Répondre
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