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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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10 juin 2006

TOIBIN Colm / Désormais notre exil


Désormais notre exil.
Colm TOIBIN.
Note :4,5 / 5.
Est-on maître de son destin ?
Premier roman (1991) de Colm TOIBIN ; qui vécut lui même plusieurs années en Catalogne.
Une irlandaise quitte son mari et son fils pour vivre à Barcelone.
Katherine Proctor, lassée de la tristesse et de la monotonie de sa vie part vivre à Barcelone. Elle y fait la connaissance de Miguel un peintre catalan et de Michael "u n touche à tout" irlandais un peu artiste quant il le désire. Après quelque mois de vie de bohême et de sorties nocturnes bien arrosées, Katerine et Miguel partent vivre dans la montagne. Mais Miguel est déjà passé par ce village, et les souvenirs reviennent et l’accueil des villageois n’est pas vraiment chaleureux.
La guerre civile, les uns contre les autres, amis d’hier, ennemis de demain. Après la fin des hostilités les jusqu’au boutistes posent encore leurs bombes même sans aucune idéologie politique. Katherine, elle, se remémore les histoires de famille, la ferme incendiée aussi sous de vagues prétextes idéologiques.
Cinq ans plus tard enceinte elle retourne à Dublin voir son mari pour réclamer sa part de la ferme, puis retourne à sa vie montagnarde. Mais un camarade de lutte de Miguel refait surface et les fantômes du passé sont de retour. De nouveau, la prison, les passages à tabac, la naissance d’Isona, pas réellement souhaitée par sa mère, n’arrange pas la situation. L’argent manque et la peinture ne comble pas tous les vides de la vie. Miguel déprime  ; pour Katerine l’avenir est-il en Espagne ou en Irlande, à moins que la vie décide pour elle ?
L’Irlandaise et le Basque, on ne peut s’empêcher de penser à l’IRA et à l’ETA. Chacun subissant à sa manière une Histoire avec un H majuscule et une histoire personnelle douloureuse. La vie n’éloigne pas souvent les fantômes qui rodent dans les têtes et les cœurs. Il y a Michael, l’ami amoureux, pour qui elle aurait bien dit oui. Le compagnon de toujours qui lui aussi semble être sur terre par hasard, mais qui sera fidèle jusqu’au bout.
J’apprécie l’écriture de Toibin, qui du fait de sa formation semble toujours osciller entre romanesque et reportage.
Un bon roman, qui a remporté l’Irish Times/ Air Lingus Irish Literature Prize, et qui laissait présager une grande carrière.
Extraits :
-Vous connaissez le mot irlandais pour exilé ?
Deorai. Et deorai, c’est quelqu’un qui a connu les larmes.
-Pourquoi es-tu parti ?
J’étais malade. Malade de l’Irlande.
-Sa présence et la tienne flottent au-dessus de nos conversations.
-" Je ne savais pas que tu étais devenu catholique ".
-Il n’y a qu’une protestante pour se baigner par un temps pareil.
-Il demanda à nouveau :
" Tu ne me laisseras pas tomber ? Dis-moi. Devenir clochard ".
Titre original : The South. ( 1990).
Traduit de l'anglais par Anna Gibson.
Editions Flammarion.(2002)

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Commentaires
E
Merci Claude pour tes commentaires qui me font plaisir. J’ai essayé d’apprendre le gaélique irlandais, mais dix heures de cours par an, ce n’est pas très stimulant. Méfie-toi, à force de crouler (sous les livres) on devient croulant. A bientôt. (Slan leat)<br /> Yvon
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B
J'ai appris un mot et j'ai aimé ce bouquin comme les trois autres de Toibin que j'ai lus:Black Water,Bruyère et Le Maître.Ton site fourmille de livres pour moi très méconnus et je croule sous les références à me procurer.
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